Balka & Nique sont dans un bus....
Tout le monde connaît Baghdad Café.
J'abandonne le clavier à une heureuse promotrice du Zagreb Bus.
J'abandonne le clavier à une heureuse promotrice du Zagreb Bus.
Voila quelques mots sur mon retour glorieux. Tout se passait tres bien jusqu'au moment ou on est arrives en Italie, où quatre personnes achètent de l'alcool pour dix et consomment tout immediatement. Consequence: 2 vieux gastarbeiters embètent tout le bus avec leurs histoires, abordant toutes sortes de sujets tels que : le rapport prix de la bouffe/salaire en France depuis 1959, situation economico-politique en Croatie et ses perspectives, la jeunesse, etc, etc, tres a la Bazin, tu connais le style d'ailleurs.Deux autres, plus jeunes, sont beaucoup plus rébous, surtout un jeune bosniako-croato-italien, devenu citoyen francais par je ne sais pas quel miracle (je crois comprendre mieux maintenant ceux qui soutiennent votre Sarko). Il commence par fumer dans le bus, et fait preuve d'un certain art de la répartie en disant à une dame qui s'en plaint: «Mais Madame, vous avez ronflé tout a l'heure et ca m'a egalement derangé».
A la frontiere Italo-Slovene, l'homme sort du bus pour aller aux toilettes, on lui prend sa pièce d'identité pour controle, comme tout le monde, mais il est tellement soul qu'il se met a gueuler : On me redonne pas mes papiers, je suis citoyen francais, j'ai mes droits, je vais appeler Chirac, et le journal Parisien... Franchement, c'etait assez rigolo, mais une fois en Slovenie, le type delire completement, se met a sauter sur les sieges, crier, menacer des gens de mort, il tombe, se casse la levre, accuse les gens qu'ils le battent, alors qu'ils essaient de le calmer. Finalement, il declare que personne va bouger d'ici et saute sur le chauffer, casse un frein electrique, c'est plus rigolo du tout, puisque le bus zigzague et s'arrete, heureusement sans consequences.
On appelle la police qui ne fout rien a part discuter avec le type, qui est evidemment malade mentalement, et se comporte comme un animal sauvage avec eux. Apres une heure de pause, ils proposent 2 solutions: soit le type continue avec nous, soit tout le bus va chez le juge pour temoigner.
Il est 5 heures du matin, donc il continue avec nous, apparemment un peu plus calme. Ca continue a la frontiere Slovene. Il se reveille et avec son copain, (celui qui etait un peu moins rébou) fait fou, tous les deux ne voulant pas presenter leurs passeports. Le douanier les fait sortir et regle la situation en 5 minutes, on croit que c'est fini, mais non, une fois en Croatie le type demande le medecin, l'avocat et puis Dieu aussi. Comme il est citoyen etranger, on le prend tres au serieux, et on passe 1.5 heure la bas pendant que tout le monde signe les declarations pour temoigner que c'etait lui qui a agresse les autres, et personne ne l'a battu. (Il est bien protege, le citoyen europeen, c'est vrai). Une fois tout expliqué, ils s'arrangent, et le bus retourne en Slovenie, le type quitte le bus, et on entend les gens qui se sont fait chier par lui toute la nuit dire avec sincere emotion: «Bonne chance et bon courage», «C'est pas sa faute a lui le pauvre, on voit qu'il est malade». Qui ose dire maintenant que les Balkannais n'ont pas de coeur, au contraire, plus on nous embete plus on se montre bienveillant et plein de compassion.
De toute facon je n'ai aucune idee de ce qui s'est passe avec lui apres.
