03 juillet 2007

Death Proof ; Quentin Tarantino, 2007



Genre: étude sur la féminité au XXIe siècle.

Thèse:
Quelque sale hypocrito-phallocrate qui n'a pas trouvé mieux comme pseudo qu'une vague région d'Espagne avait lancé, à la toute fin d'une soirée trop arrosée du siècle dernier, sur le ton de la blague, que "la femme est l'avenir de l'homme". Toute personne munie d'un bac L ou assimilé en a entendu parler. Pour les autres, vous avez bien un oncle qui écoutait Léo Ferré à fond en se prenant pour un poyète. Soyons raccord sur les références.
Et bien pour Tarantino, non seulement la femme n'est pas vraiment l'avenir de l'homme, mais c'est bien plutôt l'homme du passé qui est l'avenir de la femme. Expliquons-nous.

La femme des années 2000 est sexy, libérée, se promène en culotte, ou en short pour la version extérieure, boit, fume, est indépendante financièrement, raconte sa vie sexuelle par le menu, fait de bonnes blagues et baise qui elle veut. Elle mène les hommes par le bout du nez, et rien de plus facile, puisque les hommes des années 2000, bassinés de Léo Ferré et de poètes blagueurs, ont les sourcils épilés, ne supportent ni la douleur, ni la saleté, et se font manipuler par la femme de 2007, qui les connait par coeur et qui se fait payer des coups toute la soirée par ces mêmes avortons pleurnichards qui pensent pouvoir les ramener dans leur lit à coup de Jägermeister.

La femme des années 2000 s'en sort bien. Jusqu'au moment où elle croise le chemin de l'homme des années 60.
Uberviril, l'homme des années 60 mange avec les doigts, s'installe au comptoir et attend son heure. Prédateur, il sait passer inaperçu jusqu'au moment où sa proie montrera un signe de faiblesse. Séducteur, il sait manier les antiques manivelles, qui fonctionnent d'autant plus que la femmes des années 2000 n'en a entendu parler que dans les contes de fées. Balafré, il inquiète. Il fascine. Il excite, un peu. Mais au final, il appartient au passé, et la femme du XXIe siècle ne s'encombre pas de vieilleries.

Alors il se venge. Et il y parvient parce que la femme des années 2000 a un point faible. C'est avant tout une poufiasse qui se met la tête en soirée, qui écoute des vieux tubes à fond en secouant la tête et ses cheveux longs, qui conduit de minuscules automobiles girly et qui va faire des pyjamas party quand les garçons sont trop nuls. Bilan: 5 mortes.

Heureusement, la femme du XXIe siècle apprend de la vie et de la mort de ses congénères les leçons que l'évolution veut bien lui donner. Pour combattre l'homme des années 60 tout en conservant les avantages de sa féminité tentaculaire, elle devra se laisser pousser des couilles, et combattre l'homme du passé sur son propre terrain. A elle les guns, les vieilles bagnoles, la violence verbale sur l'autoroute et les bons gros coups de latte dans sa gueule. Mi femme des années 2000, mi homme des années 60, la femme du XXIe siècle est l'avenir de l'Homme. Sauf que cette fois, c'est pour de bon.


La structure du film reste simple:

1. La femme du XXIe siècle v.0.7 V.S. L'homme des années 60
2. Le shérif a tout compris mais préfère prendre du bon temps (pivot du film)
3. La femme du XXIe siècle v.1 V.S. L'homme des années 60

On retiendra de cette étude ses dialogues toujours aussi verdoyants, ses bagnoles, et sa musique. On en retiendra aussi une furieuse envie de passer son permis de conduire.

Pam: Hey Warren, is there any way I can get a ride home at this place?
Stuntman Mike: [tosses his keys across the bar] Fair lady, your chariot awaits.

Kim: I have the biggest motherfucking dick of the whole highway!


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